Jour 4 | Brooklyn
Si vous avez raté le jour précédent, c’est ici que ça se passe : Jour 3 | Greenwich Village – Chelsea Market – Ground Zero.
Brooklyn Bridge
Pour une fois, on peut remercier le décalage horaire. On a en effet prévu d’être sur le pont de Brooklyn pour le lever du soleil qui est programmé à 5h25 précisément. Il faut 45 min pour s’y rendre en métro. Ça c’est à condition condition que l’on ait bien compris comment marche ce foutu métro New-Yorkais.
Car le métro New-Yorkais est un vrai casse-tête. Chaque ligne est repérée par une couleur, jusque là ça va. Mais une ligne a plusieurs départs/terminus. Ces variantes sont repérées par des lettres, ou des chiffres (car uniquement des lettres ou uniquement des chiffres ça aurait été trop simple). Ensuite, chacun des trains de ces lignes peut être « Express » ou « Local ». Les trains Express ne desservent pas toutes les gares, contrairement aux trains Local qui sont omnibus. Mais pour compliquer encore la chose, parfois (et sans explication), un Local peut devenir Express sur une portion de ligne, et en horaires de nuits certains Express deviennent Local. Bref, au début ça donne un peu envie de bouffer la carte de métro avec du ketchup. Mais après un ou deux jours on peut arpenter le métro comme un (quasi) new-yorkais.
Pour vous y retrouver, je vous conseille cet article.
Pour s’y rendre depuis Manhattan, il faut prendre la ligne A ou C vers Downtown & Brooklyn puis descendre à la station High Street – Brooklyn Bridge. L’entrée du pont se fait par un petit escalier sur Cadman Plaza (ici).
Le pont de Brooklyn est une grosse attraction touristique. L’arpenter en journée est un cauchemar où il faut slalomer entre les vélos, piétons, perches à selfies… Alors pour pouvoir apprécier le lieu, mieux vaut y aller le matin, au lever du soleil. Le réveil pique un peu mais ça en vaut la peine. En traversant le pont dans le sens Brooklyn -> Manhattan, on a la skyline face à soi et le soleil dans le dos. C’est la meilleure option pour les photos.
DUMBO
L’arrêt obligé, après le pont de Brooklyn, c’est le quartier de DUMBO, pour Down Under Manhattan Bridge Overpass. C’est un quartier historique de Brooklyn, coincé entre le pont de Brooklyn et celui de Manhattan. C’était à l’origine un quartier industriel. Les anciens entrepôts sont désormais des lofts, centres commerciaux, espace collaboratifs, etc.
Brooklyn, c’est comme une ville dans la ville. D’une superficie de 190 km2, c’est l’arrondissement le plus peuplé des 5 qui composent New York, avec plus de 2,6 millions d’habitants. A titre de comparaison, Paris compte 2,2 millions d’habitant et sa superficie est de 105 km2.
Arrêt photo obligé devant le Manhattan Bridge cadré par les murs de briques rouge, l’Empire State Building au fond. Une pause petit déj au Brooklyn Roasting Company juste à côté, puis on part faire le tour du front de mer jusqu’au Brooklyn Bridge Park.
On reste là le reste de la matinée, à profiter du soleil, du calme et de la vue. Elle est si imposante qu’on a du mal à savoir si elle est réelle ou si c’est juste un décor. On est en plein milieu d’une des plus grandes villes du monde et on n’entend quasiment rien. Il n’y a que le bruit de l’eau, à peine entrecoupé par la sirène d’un bateau ou le bruit du métro qui traverse le Manhattan Bridge.
La seule chose qui peut nous tirer de là, c’est la faim. Et ça tombe bien, il y a un Shake Shack juste à côté. Shake Shack, c’est une chaîne de burgers bien gras remplie d’ados en overdose de sucre. D’ailleurs, on se sent bien vieux là-dedans. Mais ça vaut le coup, au moins une fois.
Brooklyn Heights
On passera ensuite l’après-midi à se balader à Brooklyn Heights, quartier huppé et soigné. On peut y admirer les alignements de maisons en briques sous les arbres, arpenter les petits commerces et promenades ombragées.
Park Slope
Puis on se rend à Park Slope, pour y faire un peu de shopping dans ses fameuses friperies. Arrêt chez Beacon’s Closet. Bon, perso, au bout de 10 minutes je suis allé traîner dehors. L’ambiance est assez différente des autres quartiers que nous avons visités avant. Les immeubles y sont plus petits, 2 ou 3 étages max. L’ambiance est jeune, branchée, on croise des gens lookés de toutes les manières possibles. Les rues, notamment la 5ème avenue, sont remplies de magasins bio, friperies, cafés, barbiers. C’est le paradis du hipster.
On avait prévu d’aller voir le coucher du soleil à Coney Island. Seulement il n’est que 18h et on marche depuis 4h ce matin. Autant dire qu’on est raides. On file donc à Coney Island en se disant qu’on va s’y poser, manger un truc, en attendant le coucher du soleil. Enfin, c’est ce qui est prévu…
Coney Island
Sauf que Coney Island, autant le dire tout de suite, c’est glauque. Ceci n’est que mon ressenti (enfin je ne suis pas le seul au vu des commentaires lus ça et là…). C’est même tellement glauque même qu’il m’aurait fallu une boite de Xanax pour y tenir toute la soirée.
Je m’attendais vraiment à une ambiance spéciale. Quelque chose d’intemporel, avec un charme désuet des années 50-60, des enfants qui rient en mangeant des énormes glaces… L’arrivée en métro colle avec l’image que je m’était faite. Le métro est bleu gris, de la même couleur que la mer que l’on aperçois par la fenêtre, puis apparaît le parc d’attraction, comme sorti d’un autre époque.
Puis en sortant du métro c’est là que ça se gâte. Ce n’est un pas un secret, Coney Island est le repère de gens plus ou moins louches qui traînent dans le coin on ne sait pourquoi (pas pour les manèges en tous cas). Si vous cherchez de la drogue, Coney Island est une bonne option.
Sur Surf Avenue les marchands de glace côtoient les bar de pole danse dont la musique s’entend à 300 mètres. On entre dans le parc pour rejoindre la plage, et la première attraction sur laquelle on tombe est un freak show. Oui oui, un freak show, en 2018. Dressé sur une estrade, un homme aux longs cheveux noirs et habillé en noir annonce au micro les spectacles visibles à l’intérieur. On se croirait dans un épisode d’American Horror Story. On passe notre chemin et on traverse le parc. Il fait une chaleur à crever, ce qui ajoute à l’ambiance étrange des lieux. On se met à délirer, à imaginer que tous ces gens sur les manèges sont des zombies, qu’à la nuit tombée le parc se transforme en un piège qui avale les clients et les transforment en fantômes coincés ici pour l’éternité.
L’arrivée au bord de la mer, qui normalement réussi à détendre toutes les atmosphères, n’y change rien. On a beau arpenter la promenade rien n’y fait, on trouve ça toujours aussi glauque. Les gens sont échoués sur les bancs, se gavent de churros et hot-dogs. Un couple étrange passe devant nous avec une grosse enceinte montée sur roue qui crache un son hip-hop grésillant. Tous les deux font des grands gestes dans tous les sens et ont l’air bien perchées…
Cette atmosphère que l’on a trouvée si pesante ne ressort pas sur les photos. En les regardant moi-même je me dis que ça a l’air plutôt sympa. Mais NON. En tous cas c’est finalement assez folklorique, et ça vaut malgré tout la peine d’être vu.
Inutile de préciser que l’on n’a pas attendu le coucher du soleil pour rentrer. En bonus pour clore cette journée à Brooklyn, le métro passera par le Manhattan Bridge, au-dessus de là où nous étions le matin.
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